Le principe du tatouage est fondé sur la sédimentation des amas et des granules de pigments injectés dans le derme que la peau n’est pas capable de résorber. Dans le passé, les dermatologues utilisaient différentes techniques pour détruire ce pigment aux prix de cicatrices disgracieuses : exérèse chirurgicale pour les petites lésions, dermabrasion mécanique, et plus récemment laser abrasion au laser co2.
Depuis une vingtaine d’année, il est possible de fragmenter ces corps étrangers en plus petites particules par effet photo-acoustique grâce aux lasers déclenchés nanosecondes/picosecondes (laser Q-switched), pour les rendre digérables par les cellules immunitaires ‘’nettoyeuses’’ de la peau.
Ceux-ci utilisent un principe physique (la photothermolyse sélective), qui permet l’absorption d’une lumière laser d’une longueur d’onde déterminée spécifique du pigment de votre tatouage. Différent lasers déclenchés sont à la disposition de votre médecin qui choisira le plus adapté pour votre tatouage.
Déroulement du traitement :
Les yeux seront protégés obligatoirement par la mise en place de lunettes adaptées ou de coques protectrices.
Pour obtenir un détatouage complet, plusieurs séances seront nécessaires, espacées d’au moins un mois afin de permettre à la peau de digérer et d’éliminer le pigment fragmenté et de cicatriser.
Le nombre total de séances est en moyenne de 2 à 10 séances parfois plus en fonction de la densité du pigment, de la profondeur à laquelle il a été déposé et de la couleur de l’encre utilisée. Les tatouages faits maison à l’encre de chine et les tatouages rituels nécessitent peu de séances. L’effacement des tatouages dit permanents (lèvre, sourcil) peut se faire également avec ces lasers mais un noircissement est possible lors de la première séance.
Parfois les tatouages professionnels nécessitent plus de 10 séances sans avoir la garantie de les voir disparaitre complétement (persistance d’un ombrage). Certaines couleurs sont réputées plus résistantes comme le vert et le bleu turquoise et les nouvelles encres sont parfois quasi indélébiles quelle qu’en soit la couleur.
Le détatouage est aussi douloureux que le tatouage mais la douleur ressentie se dissipe très rapidement à la fin de la séance. L’utilisation d’une crème anesthésiante est souvent nécessaire. Une anesthésie locale est parfois envisageable sur certaines zones sensibles.
Aucune séance ne peut être réalisée sur une peau bronzée, même légèrement.
Les suites du détatouage :
L’impact laser provoque un blanchiment immédiat et un léger saignement puis un gonflement temporaire de la zone traitée. Quelques cloques peuvent apparaitre plus particulièrement avec les lasers picosecondes. Des pansements gras ou hydrocolloides, relayés par des crèmes cicatrisantes, sont toujours conseillés pour réduire la formation de croûtes et favoriser la cicatrisation qui se produit en une à deux semaines. Il faut absolument respecter les consignes données par votre dermatologue jusqu’à cicatrisation complète.
Les lasers déclenchés permettent le détatouage sans cicatrice importante, ce qui est un énorme progrès par rapport aux anciennes techniques. Néanmoins des traces blanches (hypochromiques) peuvent persister à la fin des séances. Elles peuvent être en rapport avec le traumatisme du tatouage lui-même, avec le nombre et l’intensité des séances pour détruire un tatouage difficile et le type de laser utilisé (Alexandrite et Rubis). Elles s’atténuent avec le temps. Il est très important d’être patient et d’accepter un effaçage progressif au fur et à mesure des séances afin de réduire ce risque.
Une hyperpigmentation transitoire post-inflammatoire peut survenir surtout si la protection solaire après la séance n’est pas rigoureuse. Elle est toujours transitoire.
Il n’est jamais possible d’établir un devis définitif global pour la totalité du traitement car le nombre de séances est variable et impossible à prévoir. Il n’y a aucune prise en charge possible par la sécurité sociale.
Tarifs par séance :
De 70€ à 400€ selon la taille du tatouage.
Mis à jour le 30 Juil. 2024